Les évêques congolais ont décrété la période allant du 7 septembre 2208 au 8 septembre 2009, « année Bienheureux Isidore Bakanja » dans leur exhortation aux laïcs catholiques. Selon eux, le courage de foi avec lequel notre frère Isidore BAKANJA affrontait les supplices qui lui étaient infligés doit constituer, cent ans après, une interpellation toujours actuelle pour nous chrétiens catholiques de la RD Congo. Son martyre démontre qu’on ne doit pas hésiter à donner même sa propre vie pour Jésus-Christ. Mais il faut déjà vivre le « martyre » dans la consistance de la vie quotidienne, notamment en donnant sa vie pour le Christ au service de ses frères : dans l’amour de sa femme, de son mari, de ses enfants, de ses amis, dans la manière d’accomplir son travail, dans le don total de soi pour répondre aux nécessités du prochain. A chacun, dans ce qui relève de son autorité et de sa responsabilité, d’imiter le courage de foi du Bienheureux Isidore BAKANJA. Homme de courage, Isidore BAKANJA ne s’est pas laissé abattre par la peur et le désespoir.
La célébration du centenaire du martyre du Bienheureux Isidore BAKANJA, laïc comme vous, vous situe ainsi au cœur de votre mission qui est le témoignage courageux du Christ en toute circonstance. Fort de son baptême et de sa confirmation, Isidore BAKANJA, seul chrétien dans son milieu de vie et de travail, n’a pas attendu un mandat spécial pour faire l’apostolat. Dans son drame, Isidore BAKANJA a résisté au système pervers de son temps. La crédibilité de notre foi est toujours mise en cause par le sort réservé aux faibles et aux petits.
Partant, il y a lieu de conclure que l’Eglise-Famille de Dieu en RDCongo ne réussira vraiment à faire changer la face du pays que si les laïcs, dans leur vocation, celle précisément d’accomplir leur mission d’évangélisation même dans des lieux et des milieux inaccessibles aux prêtres, s’engagent en politique dans le respect sincère de l’enseignement du Magistère. En ce sens, le but poursuivi par nos pères les évêques, en fait, est d’insister, d’une part, sur l’ apostolat personnel de l’exemple qui se fonde sur la cohérence de la vie avec le message chrétien aussi bien dans l’exercice d’un métier que dans la famille et l’engagement politique ou social ; d’autre part, sur l’ apostolat de la parole, c’est-à-dire être toujours prêts à témoigner de l’espérance qui est en nous auprès de tous ceux que nous rencontrons sur le chemin de la vie.