vendredi 1 juin 2012

Minerais de sang : la CENCO plaide au Sénat américain pour le maintien des sanctions

Les minerais provenant de l’Est de la RDC ne devraient pas être achetés. Ils sont des «minerais de sang». Le président de la CENCO en a rappelé, devant la sous-commission sénatoriale américaine, le maintien des sanctions. Le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et évêque de Tshumbe, Mgr Nicolas Djomo, a plaidé pour le maintien des sanctions de la «loi Obama» sur l’achat des minerais provenant de l’Est de la RDC devant la sous-commission sénatoriale des Etats-Unis où il vient de séjourner à cet effet, rapporte l’agence catholique DIA. «L’exploitation de ces minerais accentue l’insécurité et pousse les populations à se déplacer continuellement, abandonnant leurs champs, seul moyen pour leur subsistance», a-t-il expliqué, appelant à un «commerce international légal, transparent et responsable». «En instituant la loi Dodd-Franck (appelée «Financial reform act » ou « loi Obama »), le Congrès américain est parvenu à mettre fin aux souffrances des populations de la région et à mieux stabiliser le climat économique pour tous», avait souligné le 5 mai 2011 la sous-secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis chargée des affaires africaines, Susan Page, lors d’une vidéoconférence animée depuis Washington à l’intention des journalistes de Kinshasa. Pour couper le financement des groupes armés par l’exploitation et la commercialisation illicite des minerais de la RDC, Washington a affecté 11 millions USD à la lutte contre le trafic des minerais de sang à l’Est de la RDC. «Les Etats-Unis sont plus que déterminés à couper les liens entre les minerais et le financement des groupes armés à l’Est de la RDC et dans toute la région des Grands Lacs. Cela ne veut pas dire que la loi interdit aux entreprises minières installées dans la région et qui vendent leurs produits aux Etats-Unis de ne vont pas s’approvisionner à partir de la RDC et de ses voisins », avait déclaré Susan Page. Par conséquent, les entreprises concernées avaient été invitées à «élaborer chaque fois un rapport annuel d’activités dans lequel elles prouvent que les produits vendus ne contiennent pas de tungstène, de l’étain, du tantale ou de l’or en provenance d’une zone contrôlée par un groupe armé en RDC ou par les pays voisins». Elles sont également «obligées» d’exercer ce qu’elle avait appelé «une diligence requise significative», dont les dernières dispositions de mise en exécution étaient en cours d’élaboration. C’est le 21 juillet 2010 que le président américain, Barack Obama, avait promulgué cette loi qui oblige les entreprises à publier leurs revenus ainsi que les paiements fiscaux qu’elles adressent aux gouvernements du monde entier. Cette loi de 2500 pages, concerne les minerais de la RDC. Angelo Mobateli Kinshasa, 1/06/2012 (LP/MCN, via mediacongo.net)